Ignorance et étonnement

2554 mots 11 pages
Quel peut bien être le but de l'activité philosophique ? Aristote, philosophe de l'Antiquité, élève de Platon, s'est employé à répondre à cette question dans l'un de ses ouvrages majeurs, la Métaphysique.
Dans un passage célèbre de cette œuvre, Aristote met ainsi en évidence la spécificité de cette activité, dans laquelle il s'est lui-même illustré, en remontant à ses origines. Fille de l'étonnement, la philosophie se distinguerait, selon lui, des autres activités par sa liberté, en tant qu'elle serait à elle-même sa propre fin.
Nous verrons, après avoir étudié l'argumentation d'Aristote, la justesse mais aussi le caractère trop abrupte peut-être d'une telle conception de la philosophie. On comprend qu'Aristote soucieux, à la suite de Platon, de promouvoir l'activité philosophique, se soit employé à en montrer la spécificité.
Il s'emploie en effet, dans le passage de la Métaphysique qui lui est consacré, à répondre à une question essentielle concernant la spécificité de la philosophiep, qui est de savoir quel est son but véritable, vers quoi tendent ceux qui s'y adonnent.
Aristote donne à penser que si la philosophie est, comme toutes les autres sciences, une activité de connaissance, elle n'a, par contre, à la différence de celles-ci, aucune visée utilitaire. Seule importe au philosophe l'accès à la connaissance qui mettra fin à l'ignorance que son étonnement lui fait ressentir en présence des phénomènes qu'il est incapable d'expliquer.
Pour faire comprendre que la philosophie est une pure recherche de connaissance, Aristote remonte à son origine première, l'étonnement : il montre que l'étonnement fait prendre conscience de son ignorance à celui qui l'éprouve en le poussant purement et simplement à y mettre fin. Son argumentation se déploie ainsi en deux temps principaux. Dans un premier temps, de la ligne une à la ligne huit, Aristote explique la genèse de la pensée philosophique en la mettant au compte de l'étonnement. Dans un second temps, de la ligne

en relation

  • Y a t'il des vérités indiscutables?
    2836 mots | 12 pages
  • cacapipi2.0
    505 mots | 3 pages
  • Mr le bogoss
    255 mots | 2 pages
  • Comparaison des concepts d'être humain chez aristote et chez notre société occidentale contemporaine
    936 mots | 4 pages
  • Pourquoi vouloir se connaitre ?
    1993 mots | 8 pages
  • Ignorance et ruse
    289 mots | 2 pages
  • Introduction explication de texte aristote, métaphysique, philosophie/étonnement
    281 mots | 2 pages
  • Monsieur
    13363 mots | 54 pages
  • Daniel
    540 mots | 3 pages
  • Descarte
    533 mots | 3 pages
  • Fiche sur le phèdre de platon
    665 mots | 3 pages
  • Sophisme
    326 mots | 2 pages
  • L'étonnement philosophique
    1463 mots | 6 pages
  • Voltaire zadig
    1058 mots | 5 pages
  • La philosophie est-elle utile ?
    1174 mots | 5 pages