Ile des esclaves - scène i
Alors que les écrivains du 17ème furent avant tout des moralistes, préoccupés de l’amélioration de l’individu, ceux du 18ème eurent en vue le renouveau de la société, la perfection de celle-ci et la fin des injustices sociales. C’est pourquoi de nombreux auteurs créèrent des œuvres aux caractères utopiques et y installèrent une critique implicite afin de dénoncer ces inégalités.
En outre, Marivaux, à l’aide d’une courte mise en scène : L’ile des Esclaves, critique lui aussi les injustices sociales, plus précisément celles qui existent entre les nobles et leurs esclaves, en y simulant un renversement radical des classes sociales. Comment évoluent alors les deux personnages que découvre le spectateur suivant ce renversement ?
Ainsi, dès la première scène, l’auteur expose le contexte de son action mais aussi les premières réactions de ces personnages qui sont pour le moins rapides.
Etant la première scène d'une pièce qui ne comporte qu'un acte, celle-ci doit donc normalement remplir totalement son rôle de scène d'exposition étant donné la brièveté générale de la pièce. Une scène d'exposition doit situer le contexte général dans lequel va se dérouler la pièce, donner les informations nécessaires concernant des événements antérieurs au début de la pièce et donner les premiers éléments de l'intrigue qui vont exciter la curiosité du spectateur, et du lecteur.
Cependant, ici, l’époque est difficile à situer : deux références à l'antiquité sont faites, mais de manière assez vague, celles-ci étant l'esclavage en Grèce et l’utilisation de noms grecs. Cette référence antique est facilement oubliée et la pièce semble davantage se dérouler à une époque beaucoup plus contemporaine. Par exemple : Le nom d’Arlequin est une référence à la Commedia dell’arte, genre de théâtral populaire italien apparu au 16ème siècle. Le lieu est également très vague, les indications de décor, avant le début de la pièce peuvent le