Immigration cladestine
prospérité pour tous
Masood Ahmed
Les pays arabes en transition ont besoin d’une vision stratégique de l’avenir
Alexandrie, sur la côte méditerranéenne de l’Égypte.
8 Finances & Développement Mars 2013
LE MOYEN-ORIENT
C’est à ses réponses qu’on voit si un homme est intelligent; et à ses questions s’il est sage.
— Naguib Mahfouz, Écrivain égyptien, Prix Nobel de littérature
L
A VAGUE de changement qui a balayé le monde arabe au printemps 2011 a ravivé l’optimisme dans la région, mais nombreux sont ceux qui se demandent aujourd’hui où mène la transition. La mutation en cours au Moyen-Orient offre aux pays arabes en transition une occasion historique de repenser leurs systèmes politiques mais aussi économiques. Certains ont connu un changement de régime (Égypte, Libye, Tunisie, Yémen), d’autres ont engagé des réformes politiques de l’intérieur (Jordanie, Maroc). Tous gagneraient à engager de vastes réformes pour créer des économies plus dynamiques et plus solidaires, offrant des débouchés économiques à tous les segments de la société.
Vers une vision stratégique L’année 2013 sera encore une année difficile pour ces pays. La reprise économique prévue sera trop faible pour remédier pleinement au sous-emploi substantiel de la région. De plus, le conflit tragique qui déchire la Syrie s’accompagne d’une grave crise humanitaire qui a des retombées sur les pays limitrophes, en particulier la Jordanie et le Liban. Le maintien de la stabilité économique, aussi important soit-il pour l’heure, ne doit pas faire perdre de vue les défis plus fondamentaux à moyen terme : moderniser et diversifier les économies régionales, créer des emplois et offrir à tous des chances justes et équitables. L’effervescence de populations avides de résultats rapides — sous la forme d’emplois et d’une amélioration des revenus et des conditions sociales — incite les responsables politiques à prendre les devants en changeant les systèmes économiques en place (voir