Incipit de pierre et jean
1568 mots
7 pages
1) De prime abord, nous pouvons distinguer quelques points communs entre les deux incipits l’un de Guy de Maupassant et l’autre de Roger Martin du Gard. Dès le début des deux incipits, nous pouvons remarquer qu’ils sont « In medias res », les personnages existent avant le début du récit ce qui donne une impression réaliste. L’incipit “ In medias res” attire l’attention du lecteur et quitte à lui donner un peu plus tard les informations nécessaires pour qu’il comprenne les faits passés. Dans Pierre et Jean, les premières lignes nous montrent cette entrée de la narration au beau milieu d’une partie de pêche déjà commencée. De même dans l’incipit des Thibault, l’analepse « il n’avait pas adressé la parole à son fils » renvoie bien à un « avant » du récit. Maupassant débute son récit par une interjection " zut ! " ; cette interjection accroche l'attention du lecteur. L'aspect soudain est accentué par " tout à coup " et par les passées simples. L’utilisation du dialogue rend le début plus vivant. Tout comme Roger Martin du Gard, Maupassant a particulièrement bien travaillé son incipit en laissant un effet de suspense, cet incipit débouche sur une série de mystère car tout n’est pas dit ce qui laisse une grande place à l’imagination du lecteur.
La typographie indique une alternance régulière entre le récit et les dialogues. Dans les deux incipits, le dialogue actualise la scène et la rend plus vivante car les paroles sont prononcées par les personnages, et de plus il s'agit d'interlocuteurs différents. La mise en scène de ce début de roman correspond dans l'ensemble à celle d'une exposition théâtrale, tout comme l’incipit de Roger Martin du Gard. Les personnages sont présentés petit à petit à travers les dialogues par différents interlocuteurs. « Mme Roland, assoupie à l’arrière du bateau, à côté de Mme Rosémilly invitée à cette partie de pêche, se réveilla, et tournant la tête vers son mari :
— Eh bien !… eh bien !… Gérôme !” Grace aux dialogues, nous pouvons