Petite anthologie sur la fuite du temps

Salvador Dalí, La Persistance de la mémoire, 1931

Eléna Castel, Marie Fanonnel, Bertille Follain, Laurane Grillon

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L'inexorable fuite du temps
L'Ennemi et autres poèmes
La poésie est un forme d'art parfois peu accessible. La difficulté de son vocabulaire et ses codes particuliers, du moins en ce qui concerne la poésie classique, réduisent son public potentiel. Pourtant, ces éléments ne sont-ils pas ceux qui nous touchent le plus ? La perfection d'un alexandrin, la délicate attention que l'auteur porte à chaque détail de son œuvre, font de la poésie un art délicat et complet. En effet, il y a dans la poésie plus d'un aspect : le message, les sonorités, l'organisation. C'est donc toujours avec grand plaisir que je lis de la poésie, qu'elle soit en prose ou en vers, sous forme de sonnet ou de ballade. Il reste cependant un aspect principal : le thème.
De l'antiquité à nos jours, ceux-ci diffèrent en fonction des problèmes et évolutions de la société.
Pour cette anthologie, nous avons choisi un thème qui a traversé les âges et qui a toujours touché la sensibilité de l'homme. Celui de la fuite du temps. Déjà pendant l'Antiquité, le poète romain Virgile définissait le concept avec cette citation : «Sed Fugit interea tempus fugit irreparabile, dum singula amore capti circumvectamur » qui en français signifie : « Mais en attendant, il fuit : le temps fuit sans retour, tandis que nous errons, prisonniers de notre amour du détail ». Et encore dans notre propre siècle, des auteurs comme Esther Granek reprennent ce thème : « En quoi la fuite du temps influe-t-elle sur l'homme et son ressenti même de la vie ? » Car c'est bien là que se situe toute la question. Notre existence a une fin, nous le savons tous, nous n'y pouvons rien et c'est ce qui provoque cette peur ou ce désespoir à la vue des jours qui s'écoulent sans que nous ayons pour autant le temps de réaliser tous nos rêves et espoirs. Cette réalité n'ayant pas changé depuis