La démarche initiatique se résume-t-elle à une approche intellectuelle ?

Depuis la nuit des temps, l’initiation est un rituel de nature différente mais lié aux formes de pensées humaines. Le terme qualifie de nos jours toute procédure, action, passage, épreuve, qui transforme une personne en un autre elle-même. Il s’agit donc d’un processus qui va faire passer un individu d’un état à un autre après lui avoir conféré un certain nombre de secrets jusqu’alors insoupçonnés. Il y a donc inévitablement découverte de procédés inconnus tels des rites, des gestes, des formules ou autres messages ou encore des codes, hermétiques pour les non-initiés et qui vont relier par la suite des individus entre eux, car « initiés ». Il y a donc de facto dans ce passage initiatique un apprentissage, une ouverture intellectuelle sur un « autre chose » soit d’inhabituel, soit d’inconnu jusqu’alors. Qui dit apprentissage ou ouverture intellectuelle, implique nécessairement une démarche de travail pour le nouvel initié afin d’intégrer tous ces nouveaux concepts.

Ce qui est intéressant dans le cas d’une initiation, c’est que l’état « d’avant » est non identifiable et l’état « d’après » est le même état complété de quelque chose que tous les initiés connaissent. Le « non identifiable » plus l’initiation. Donc l’initié est autant indéfinissable avant qu’après, il n’est alors définissable que sur sa part commune et non sur sa part indéfinie. L’identité reconnue par la société initiatique est une identité parcellaire, commune et reconnue par ses membres. La démarche initiatique est l’adhésion à un système pris dans son ensemble basé sur des concepts historico-logiques. La démarche initiatique n’est pas une confusion identitaire. Il est un révélateur des identités. L’initiation dévoile non pas une lumière que tout le monde prend pour une révélation, mais plutôt une matrice d’identification qui conduit les impétrants dans un moment de vie qui est pour une très rare fois