Intrgration
- SUJET B -
Thème du programme
Intégration et solidarité à partir de l’analyse d’E Durkheim.
Document 1
Ce n'est pas à dire, d'ailleurs, que la conscience commune soit menacée de disparaître totalement. Seulement, elle consiste de plus en plus en des manières de penser et de sentir très générales et très indéterminées. qui laissent la place libre à une multitude croissante de dissidences individuelles. Il y a bien un endroit où elle s'est affermie et précisée, c'est celui par où elle regarde l'individu. À mesure que toutes les autres croyances et toutes les autres pratiques prennent un caractère de moins en moins religieux, l'individu devient l'objet d'une sorte de religion. (...) Nous pouvons donc conclure en disant que tous les liens sociaux qui résultent de la similitude se détendent progressivement. À elle seule, cette loi suffît déjà à montrer toute la grandeur du rôle de la division du travail. En effet, puisque la solidarité mécanique va en s'affaiblissant, il faut que la vie proprement sociale diminue, ou qu'une autre solidarité vienne peu à peu se substituer à celle qui s'en va. Cependant, le progrès social ne consiste pas en une dissolution continue ; tout au contraire, plus on s'avance, plus les sociétés ont un profond sentiment d'elles-mêmes et de leur unité. Il faut donc bien qu'il y ait quelque autre lien social qui produise ce résultat; or, il ne peut pas y en avoir d'autre que celui qui dérive de la division du travail. (...) C'est la division du travail qui, de plus en plus, remplit le rôle que remplissait autrefois la conscience commune.
E. Durkheim, De la division du travail social, PUF, 1960 (première édition, 1893).
Document 2
Dans la société salariale des « Trente glorieuses » les personnalités étaient structurées par le travail : lieu de savoirs spécifiques et de relations interpersonnelles, il