Ecriture d’invention

Sujet : Oreste, après la fin de la pièce, décide d’attribuer la responsabilité de tous les evènements tragiques qui ont conclu la pièce à Andromaque. Dans un monologue, il exprime sa haine et son projet de vengeance.

Quelle horreur me saisit ! Ô dieux, pourquoi avoir voulu qu’un destin sans relâche s’applique à provoquer mon malheur ? Est-ce pour mieux m’atteindre que vous avez choisi de frapper l’objet le plus cher à mon cœur ? Je m’aperçois que votre haine a pris plaisir à former ma misère. Vous devez être maintenant satisfaits car je suis parvenu au comble des douleurs. Pourquoi faut-il qu’Hermione ait préféré pleurer Pyrrhus plutôt que de savourer sa vengeance et de reconnaitre les preuves de mon amour ?
Mais, fou de désespoir, pourquoi m’adressé-je à vous, dans mon malheur, alors qu’Andromaque en est la seule et unique responsable ? C’est à cause d’elle qu’Hermione m’a demandé de tuer Pyrrhus. Si elle n’avait pas accepté la perfide proposition du manipulateur roi d’Epire, Hermione ne se serait jamais laissée emporter par la folie, Pyrrhus serait toujours là et je n’aurais pas fait le malheur de l’amour de ma vie, dont j’ignorais qu’elle vouait un amour si passionné à ce perfide fils d’Achille …
Andromaque, en causant la détresse d’Hermione, est responsable de sa perte ! La perfide troyenne doit payer pour son crime, elle est la meurtrière de ma belle et douce Hermione. Elle mérite de connaître l’amertume qui est maintenant la mienne. Puisqu’elle a toujours voulu sauver son tendre fils, Astyanax, rendons vain cet effort. Elle perdra l’être qui lui est le plus proche et ne survivra pas à cet excès de douleur. Elle comprendra enfin le désarroi qui m’envahit. Andromaque est la seule, ici, à ne pas connaître une fin tragique, alors qu’elle est la cause de l’assassinat de Pyrrhus, le suicide de mon amante, et surtout de ma misère … Je ne peux point la laisser triompher !
Ô dieux, puissé-je lui faire goûter cette même folie qui