Ivan karamazov et faust
Introduction
Le chapitre de la scène du diable se trouve dans le chapitre IX du livre Onzième. Au cours des chapitres précédents, nous avons retracés les différents entretiens qu’Ivan a eu avec Smerdiakov après l’arrestation de Dmitri. Depuis quelques temps, des signes de la maladie qui rongeait Ivan se faisaient déjà sentir, mais arrivés à ce chapitre, ils se font de plus en plus ressentir. Parallèlement à ça, Ivan va apprendre de la bouche de Smerdiakov ce qu’il s’est réellement passé la nuit du meurtre, et son demi-frère ira même jusqu’à rejeté la faute du crime sur Ivan lui-même. C’est à ce moment, après avoir pris la ferme décision d’aller tout raconter au procès le lendemain, et étant de retour chez lui, qu’il se retrouve en présence du diable. Cette rencontre avec le diable renvoi en fait directement au mythe de Faust, qui a notamment été repris par Goethe, dont Dostoïevski s’est beaucoup inspiré. Nous verrons donc dans quelle mesure ce chapitre est une réécriture du mythe de Faust. Après avoir présenté ce qu’est le mythe, nous tenterons de mettre en évidence les liens qui existent entre cette scène de rencontre avec le diable et le mythe en général, ainsi qu’en ces différentes adaptations. Puis, nous verrons comment l’auteur a adaptés ces aspects à son œuvre. Mais nous démarrerons tout d’abord par rappeler la signification et les origines du mot diable. Les racines sont probablement à chercher du côté du latin mephiticus et mephitis : exhalation pestilentielle. Le Diable est l'esprit ou le principe du mal selon les religions abrahamiques. Dans la tradition chrétienne, il s'agit d'un ange déchu. Contrairement à une croyance populaire, provenant en particulier du manichéisme, il n'est pas l'opposé de Dieu, car en tant qu'ange, il est et reste une des créatures de Dieu. Il représente la personnification du mal, personnification qui apparaît au VIe siècle av. J.-C. Son aspect varie entre l'homme et l'animal réel ou imaginaire