Je sais pas
Les services publics sont une notion difficile à cerner, variable dans le temps, parce que reflet d’une conception de l’Etat à un moment donné. Au début du XXè siècle, le juriste Léon Duguit définit ainsi les services publics : « Relève du service public toute activité dont l’accomplissement doit être assuré, réglé et contrôlé par les gouvernants, parce que l’accomplissement de cette activité est indispensable à la réalisation et au développement de l’interdépendance sociale et qu’elle est de telle nature qu’elle ne peut être réalisée complètement que par l’intervention de la force gouvernante ». Cette première définition met l’accent sur la dimension sociale du service public dans la mesure où il contribue à la réalisation de l’ « interdépendance sociale » (on parlerait aujourd’hui de cohésion sociale). Jugeant cette définition trop juridique, trop politique, les économistes néoclassiques ont alors proposé une définition du service public par rapport au marché. Par suite, les économistes interventionnistes adoptent une conception plus large du rôle de l’Etat en lui assignant, en plus des missions sociales, une fonction de régulation des activités économiques. Aujourd’hui, les services publics occupent une place très importantes dans les économies industrialisées, quoique variable selon les pays. C’est la conséquence de la montée en puissance de l’Etat Providence au cours des Trente Glorieuses. Cependant, le retour en force des idées libérales, l’apparition récurrente des déficits publics et la construction européenne entraînent une remise en cause des services publics tels qu’ils se sont organisés dans les années d’après-guerre. Après avoir défini la notion de service public et mesuré leur importance dans l’activité économique, nous reviendrons sur les raisons qui sont à l’origine du démantèlement progressif des systèmes de protection sociale en Europe, puis nous évoquerons la crise des services publics et leur