Jean-jacques rousseau, les rêveries du promeneur solitaire
L’autobiographie semble avoir été au XVIIIème siècle un genre privilégié pour tenter de renouveler les conventions narratives.
L’auteur de Julie ou la Nouvelle Éloïse (1761), du Contrat social (1762) ou encore d’Émile ou De l’éducation (1762), nous a laissé à titre posthume trois œuvres dont le statut, s’apparentant à l’autobiographie, reste très largement discuté.
Notamment le dernier livre de Jean-Jacques Rousseau, Les rêveries du promeneur solitaire, qui est un livre de mémoire, dans lequel il déclare n’espérer plus transmettre à ses semblables ses idées, mais qu’il écrit afin de pouvoir se les rappeler lui-même au cours de ses rêveries.
Les trois ouvrages que sont Les Confessions, Les Dialogues et Les Rêveries ont de commun (sous couvert d’un complot fomenté contre l’auteur) la nécessité de ressaisir par l’écriture quelque chose de la figure du sujet, et cela, bien qu’étant tous trois formellement différents. La singularité de l’entreprise de Rousseau se trouve dans sa capacité à renouveler radicalement les modes de réception du lecteur. Afin d’assurer la visibilité de son être authentique, il adopte trois posture ou stratégies textuelles.
Dans les Confessions, il entreprend le récit de sa vie comprise entre sa naissance et 1765. Dans le premier livre, il nous dit :
Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi (I, 5).
Lorsqu’il abandonne ses Confessions, c’est pour se consacrer à une œuvre bien différente, les Dialogues de Rousseau juge de Jean-Jacques.
Les Dialogues apparaissent comme étant une tentative de suppléer au défaut et réparer les défaillances révélées à l’issue des Confessions, par le truchement d’une troisième personne, un témoin juge de Jean-Jacques.
La fonction des Dialogues étant de montrer comment voir, et décrire comment lire.
Ils lui permettent de spéculer comment les autres le voient afin de déceler ce qui dans leur regard empêche de le voir lorsqu’il se montre