Au XIXe siècle, le théâtre voit l’apparition d’un nouveau genre qui rompt avec la tragédie et mêle les différents registres : c’est le drame romantique. Ce mouvement littéraire est incarné par Victor Hugo, homme politique influant et un des plus grand poète, dramaturge et romancier du XIXe siècle, auteur de nombreuses œuvres tel que Ruys Blas, dont nous allons étudié un extrait. Cette pièce raconte les péripéties d’un laquais, Ruys Blas, au service d’un grand d’Espagne : Don Salluste. Ruys Blas, sous les ordres de son maître se fait passer pour Don César (cousin de Don Salluste) afin de tromper la reine mais il tombe amoureux de celle-ci et est contraint de tuer son maître. L’acte V scène 4 est la dernière scène de la pièce, elle constitue donc le dénouement : Ruys Blas avoue sa véritable identité à la reine et lui demande pardon. Malheureusement, voyant que la reine le prend pour coupable, le héros décide finalement de se donner la mort sur scène.
En quoi ce dénouement est-il représentatif du drame romantique ?

I Une scène de dénouement moderne en rupture avec la tragédie classique :
1. Le refus des règles classiques
Même si cette scène présente des caractéristiques propres à la tragédie classique (les personnages appartiennent à l’aristocratie espagnole, ce sont des nobles « Don César », « La reine », la pièce est écrite en alexandrins), elle est aussi et surtout en opposition avec celle-ci. Victor Hugo ne respecte pas les règles classiques et tout particulièrement la règle de bienséance (selon Boileau, aucun acte pouvant heurter le public ne doit être représenté sur scène) :
Ruys Blas, le héros, se donne la mort sur scène (plusieurs euphémismes : « Triste flamme, éteint toi ! », « mes maux sont finis »). Il subit une lente agonie, caractérisée par l’accentuation de l’intensité des didascalies « levant les yeux au ciel, défaillant, sa voie s’éteint, il tombe, qui allait mourir ». Sa mort est également dramatisée par la diminution des