Juste la fin du monde est une pièce de théâtre publiée en 1990, et écrite par Jean Luc Lagarce, un auteur, dramaturge et metteur en scène du XX° s. Il est atteint du Sida, et se sert de son expérience pour écrire ; dans cette pièce il met en scène Louis, qui après une longue absence décide de retourner voir sa famille pour annoncer sa mort, mais il ne le fera finalement pas. « Dans sa préface à Juste la fin du monde, J.P. Sarrazac présente la pièce comme "un drame qui n'advient pas, …afficher plus de contenu…

En effet, Louis a été absent plusieurs années, sa sœur Suzanne, âgée de 23 ans au moment de la pièce lui dit qu’elle « ne savait pas qu’il partait pout tant de temps » qu’elle « l’oubliait assez vite » et qu’elle « était petite, jeune ». Il est parti pendant tellement longtemps qu’elle ne se souvenait pas de lui. Son absence est devenue habituelle pour sa famille, elle a déjà fait son deuil, le deuil de son absence. Il a été absent pendant si longtemps que c’est comme s’il était déjà mort, il n’a déjà plus sa place dans la famille. Alors, s’il leur annonçait qu’il allait mourir, est-ce que cela aurait réellement changer quelque chose ? bien sûr, ses proches auraient été tristes, au moins par politesse, par convention. Mais quand …afficher plus de contenu…

En effet, Louis dit à Catherine dans la scène 2 de la première partie que ses neveux et nièces l’intéressent. Alors Catherine répond qu’ « il y a un petit garçon », elle répète deux fois « petit garçon » comme si elle ne voulait pas l’appeler Louis devant lui. Et ce prénom partagé créé des quiproquos, la mère est obligée de préciser que Catherine parlait de « louis le gamin », nous avons donc l’impression que les deux Louis se confondent en un seul, que le plus jeune a remplacé l’absent. Avoir appelé l’un des enfants Louis permet à la famille de continuer à appeler quelqu’un louis, de mettre sur ce prénom autre chose qu’une absence. Et donc de ce fait, le vide creusé par le départ du grand Louis est comblé, il