Les principes de la justice des mineurs lors d'un meurtre.

a) Meurtre mafieux d'Alexandre

Quatre jeunes normands soupçonnés d'avoir froidement exécuté un camarade de leur âge de deux balles dans la tête avant de brûler son corps dans une forêt ont été conduits jeudi 29 mars au palais de justice de Rouen pour être mis en examen pour assassinat et écroués. Le juge chargé d'instruire cette affaire tout comme le juge des libertés et de la détention ont suivi les réquisitions du parquet de Rouen. "Il s'agit d'un assassinat, quelque chose qui a été prémédité ... nous avons des aveux et des éléments matériels", avait dit, quelques heures plus tôt, le Procureur de la République Michel Senthille. Mineurs, les meurtriers encourent pour ces faits une peine de 20 ans de prison et non la réclusion à perpétuité comme dans le cas d'adultes. Ils l'ont attiré dans un véritable guet-apens, dans une forêt près de Beauvoir-en-Lyons (Seine-Maritime), a déclaré le lieutenant-colonel Hugues Jeannin, commandant la Section de recherches de la gendarmerie de Rouen, chargée de l'enquête. La découverte sur place du téléphone portable de la victime et d'un morceau de sa carte bancaire a permis aux gendarmes de l'identifier et de s'orienter vers son entourage.

Les garçons interpellés, qui habitent le village de La Feuillie ou ses environs, n'avaient pas d'antécédents judiciaires. Ce sont deux fratries de deux frères, âgés à chaque fois de 15 et 17 ans. Ils ont été placés en garde à vue mardi et ont alors affirmé avoir décidé de se débarrasser de leur camarade parce qu'ils craignaient qu'il ne les dénonce pour un cambriolage qui se serait déroulé début mars. Le motif invoqué pour justifier leur geste reste toutefois à vérifier compte-tenu de la distorsion entre les faits et la motivation, indique le procureur. Le butin du cambriolage commis chez des particuliers aurait en effet été dérisoire : quelques bouteilles d'alcool et des consoles de jeux, selon les informations recueillies