Kant
1) Kant affirme que les beaux-arts « ne sont possibles que comme produits du génie » (l.24). Les beaux-arts ne sont possibles que s’ils sont réglés alors qu’ils ne peuvent fournir eux-mêmes ces règles. Aussi les beaux-arts ne sont possibles que comme produits du génie. Le génie permet de concilier les deux exigences car le génie permet à la nature de donner la règle à l’art dans le sujet.
2) Le génie, dit-il d’abord, est le « talent » (l.1) qui « donne ses règles à l’art » (l.1). Chaque œuvre d’art obéit à des règles mais ces règles ne sont pas démontrables, contrairement aux règles techniques. Le mot génie ici désigne la condition de possibilité de l’art. Ce mot ne renvoie donc pas à l’artiste génial mais à la structure particulière de son esprit, qui fait qu’il est doué pour son art. C’est donc bien ses dons, et non l’artiste lui-même que Kant définit comme génie.
3) Prenons un exemple : tout le monde peut, par exemple, apprendre les règles de la menuiserie et fabriquer, en s’appliquant, une table ou un tabouret. C’est un art qui peut s’apprendre contrairement aux beaux-arts. En effet les beaux arts résultent d’un « génie » qui ne peut s’apprendre et qui est quelque chose d’innée chez l’artiste. Ainsi chaque œuvre d’art obéit à des règles mais ces règles ne sont pas démontrables, contrairement aux règles techniques.
4) Le génie donne à l’art ses règles, cela signifie qu’il n’existe pas de règles totalement définies pour l’art mais que c’est l’artiste qui impose ses propres règles par son génie. Le génie apparait alors comme un intermédiaire par lequel la nature donne ses règles à l’art.