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De « Le Bateau Ivre » (1871), d’Arthur Rimbaud (né en 1854, mort en 1891)
( Avertissement : Il s’agit-là d’une lecture analytique de la totalité du poème. Si vous n’en avez qu’un extrait à commenter, à vous d’en prélever le nécessaire.
Eléments d’introduction Rimbaud écrit « Le Bateau Ivre » à Charleville à la fin de l’été 1871 (à l’âge de 17 ans), alors qu’il s’apprête à gagner Paris. Il veut impressionner favorablement les poètes parisiens. Le poème « Le Bateau Ivre » est donc destiné à frapper un grand coup : Rimbaud veut être reconnu comme poète ! [Petit rappel : Baudelaire a publié Les Fleurs du Mal en 1857, donc 14 ans avant l’écriture de « Le Bateau Ivre » par Rimbaud, ce dernier étant alors nécessairement influencé par la poésie baudelairienne et son sens de la provocation esthétique.] Ce poème, « Le Bateau Ivre », est d’une flamboyante violence : il évoque la dérive libératrice d’un bateau – qui n’est autre que le poète lui-même – jusqu’à l’océan. Certains critiques littéraires ont vu dans ce poème la lucidité de Rimbaud prophétisant son départ, ses voyages (Rimbaud a voyagé ensuite en Afrique, comme commerçant) et son retour « vers l’Europe aux anciens parapets » (quatrain 21, v.4) ; d’autres critiques admirent une extraordinaire marine [= peinture dont le sujet est la mer] chez celui qui n’a encore vu que la Meuse [= fleuve d’Europe, qui prend sa source en France, en Haute-Marne] ; d’autres critiques encore font la liste des auteurs qui ont nourri le poème de Rimbaud, ou bien encore rappellent telle barque près du vieux moulin où Rimbaud et son frère se laissaient balloter ! Mais tous ces critiques oublient la dérive du « Resolute », ce bateau parti à la recherche de Franklin, pris dans les glaces arctiques puis libéré par la banquise et qui dériva seul de longs mois. Récupéré le long des côtes américaines, il fut restitué à l’Angleterre en 1850 et son errance peut avoir inspiré