La burqua et c'est exagération
À l'origine, la burqa n'avait pas le sens qu'on lui donne aujourd'hui. Par exemple, le tchadri, le vêtement traditionnel des femmes en Afghanistan est au sens littéraire une burqa. Le tchadri, mot persan et synonyme de burqa, ne couvre pas le bas du pantalon des femmes et il est adapté pour que les femmes puissent sortir leurs bras pour faire le marché, par exemple. Les mains sont visibles. Certains types de tchadri sont même ouverts par devant, légèrement en dessous de la taille, laissant paraître robe et pantalon.
La burqa (nouvelle version), selon le spécialiste de l'Islam et politologue français Olivier Roy, est une invention récente du mouvement intégriste salafiste dans les pays du Golfe et au Pakistan2. Avec ce vêtement qui ne date que d'une vingtaine d'années, l'enfermement de la femme est plus total qu'avec un tchadri puisqu'il s'accompagne de gants pour cacher les mains et que même les pieds sont dissimulés. Dans les pays où seuls les yeux n'étaient pas cachés, obligation est faite aux femmes de porter des lunettes de soleil ou de cacher leurs yeux à l'aide d'un morceau de tissu fin permettant de voir sans être vues.
Ce voile intégral accentue ainsi violemment la tradition séculaire du purdah3. Le philosophe Abdennour Bidar juge que le port de la burqa outrepasse largement cette tradition et qu’il ne se fonde sur aucune prescription coranique, y préférant pour sa part le voile laissant à découvert le visage, voire l’absence de tout voile et l’intériorité de la pratique religieuse3.
Belgique
Le port de la burqa dans les lieux publics est interdit, du moins théoriquement, dans de nombreuses communes belges, par des règlements de police locale (zonale). Une proposition de loi dans ce sens déposée le 21 février 2005 à la Chambre des représentants par François-Xavier de Donnéa (député du Mouvement réformateur, droite) n'a pas recueilli l'approbation de cette assemblée4.
Les conseils d'au moins deux zones de police