La canne a sucre a la réunion
Depuis les débuts du peuplement, à partir de 1663, le colon s'est débrouillé pour se procurer des plants de cannes à sucre, pas pour le sucre, il ne maîtrise pas encore le procédé de fabrication mais pour faire de la raque ou du flangourin, les deux nom désignant le rhum clandestin de Bourbon.
Les premières vraies distilleries sucrières apparaissent à partir de 1815. Elles sont l'œuvre de Charles Panon Desbassyns et se situaient au Chaudron et à la Rivière des Pluies. Le frère de Charles, Joseph Desbassyns scientifique autant qu'investisseur avisé, s'attache à l'amélioration des procédés de culture, de régénérations des sols et de sélection des variétés les plus productives. Sa sucrerie du Grand Hazier à Sainte-Suzanne servira de laboratoire au développement de la canne et du sucre à Bourbon. C'est en 1817 que la première distillerie à vapeur fait son entrée sur l'île, elle est en service au Chaudron.
Au XIXe siècle la richesse et l'économie de la Réunion dépendent de la production de la canne à sucre. La colonie vit entre 1850 et 1860, une des époques les plus fastes de son histoire. Très vite on s'est rendu compte que l'exploitation des roseaux et l'extraction de la sève sucrée nécessitaient des moyens techniques que les petits planteurs n'étaient pas en moyen de s'offrir. On a assisté à un processus de concentration, les plus petits propriétaires abandonnant leurs moulins artisanaux pour porter leur production à l'usine des propriétaires voisins plus nantis. L'abolition de l'esclavage et les difficultés économiques qui y sont directement liées ne feront qu'accentuer cette tendance. En 1860 on compte, dans la colonie, cent vingt sucreries
A partir de 1860, la Réunion va passer d'une extraordinaire euphorie à un moins extraordinaire marasme financier. En effet 1859 marque la première baisse des prix du sucre. Cette chute est due au développement de l'industrie betteravière, la betterave à sucre en France, combinées à l'ouverture du canal