La caricature du romantisme dans Madame Bovary
a) Flaubert présente le romantisme sous une forme comique et ironique, notamment au travers des personnages d'Emma et de Léon
Flaubert évoque le ridicule du romantisme de plusieurs façons tout au long de son livre.
On le voit au travers de ses descriptions des paysages dans lesquelles il s'amuse à exagérer et grossir le caractère romantique (les clairs de lune, les lacs, les châteaux).
Il introduit par ailleurs des références moqueuses sur le courant romantique et ses écrivains les plus représentatifs, comme Chateaubriand avec la mention du “Génie du christianisme”, ou Lamartine « elle se laissa donc glisser dans les méandres Lamartiniens:, écouta les harpes sur les lacs, tous les chants de cygnes mourants…” (Partie1, Chapitre6)
On perçoit donc beaucoup d'ironie dans ses passages. Mais si cette ironie vise le romantisme lui-même, elle vise aussi ses personnages. Flaubert fait une critique du romantisme essentiellement à travers la caricature d’Emma Bovary, héroïne éponyme qui a un goût prononcé pour le romantisme, et une vision naive de l’amour.
Emma est imprégnée dès sa jeunesse au couvent par le romantisme qu’elle découvre au travers de ses lectures niaises. Flaubert se moque de la littérature dont Emma raffole : « Ce n’étaient qu’amours, amants, amantes, dames persécutées s’évanouissant dans des pavillons solitaires”. (Partie1 chapitre6)
Emma est décrite comme une femme rêveuse, dotée d’un imaginaire nourri de stéréotypes romantiques qui convoite l’amour idéal, dépeint dans ses lectures avec le prince charmant. Le lecteur retient d’elle l’ image d’une femme contemplant le monde de par sa fenêtre comme la veille de sa fuite ou elle contemple la lune auprès de Rodolphe.« La lune, toute ronde et couleur de pourpre, se levait à ras de terre, au fond de la prairie”. (Partie2, chapitre12)
Un soir, Emma s’abandonne à la rêverie et s’imagine une évasion romanesque avec son amant Rodolphe. On y retrouve tous les