la certitude
Le dialogue serait possible seulement si les interlocuteurs se débarrassaient de leurs préjugés. En effet, trop de conviction peut «tuer» le dialogue mais d'un autre côté, s'il n'y en a pas assez, cela peut l'empêcher de «naître» car avant tout, dialoguer est la recherche d'un accord autour du vrai et pour cela, il faut qu'il y ait un échange. Or lorsque nous avons une conviction nous souhaitons généralement la partager ce qui mène à l'échange.
En quoi la conviction d'avoir raison est-elle nécessaire à la naissance du dialogue ? Et dans quelles circonstances cette conviction limite-t-elle le dialogue ? Quant à l'absence de conviction, fait-elle aussi obstacle au dialogue ?
Dans une première partie, nous étudierons la conviction d'avoir raison nécessaire au dialogue, puis dans une seconde partie, nous verrons que la certitude d'avoir raison peut mener à un dialogue de sourds et nous aborderons finalement l'absence de conviction.C'est la conviction qui fait naître le dialogue. En effet, si personne n'avait la conviction d'avoir raison, c'est-à-dire la certitude logique fondée sur la raison d'énoncer une vérité, le dialogue ne pourrait pas se mettre en place puisque personne ne proposerait son opinion car non convaincu d'être dans le vrai. Il n'y aurait donc pas d'échange de vues et pas de dialogue. La conviction s'oppose d'ailleurs à la croyance qui elle, n'est pas raisonnée. Dans le film 12 hommes en colère, au moment du premier vote, les onze jurés sont convaincus de la culpabilité de l'enfant, tant les preuves sont accablantes.