*La chambre basse sous la IIIe* République et la IVe République : les différences L’examen de la situation de la chambre basse, Chambre des députés sous la IIIème République, Assemblée nationale sous la IVème, est révélateur de l’évolution d’un régime et renseigne sur la manière dont l’histoire de ces deux Républiques a pu influencer la rédaction de la Constitution de 1958. 1. La Chambre des députés de la IIIe République Sous la IIIe République, placée à l’origine sur un relatif pied d’égalité avec le Sénat et le président de la République, la Chambre des députés va progressivement s’affirmer comme le lieu essentiel du pouvoir. Les lois constitutionnelles de 1875 avaient conçu les institutions autour de l’idée d’équilibre : quasi-égalité des pouvoirs entre les deux chambres pour le pouvoir législatif, prérogatives larges pour le président de la République, absence de chef de gouvernement mentionnée dans la constitution. Cependant, les incertitudes des premières années du régime aboutissent rapidement, dès 1879, à faire émerger un nouvel acteur fort- le président du Conseil- et à voir décliner le rôle du Chef de l’État. Le président du Conseil, ne pouvant s’appuyer sur des prérogatives constitutionnelles précisément énumérées mais devant utiliser celles attribuées au président de la République, gouverne alors grâce au soutien et à l’appui de sa majorité parlementaire et, singulièrement, de celle de la Chambre des députés. Le Sénat jouera un rôle législatif important, qu’il s’agisse d’enrichir ou de bloquer le processus législatif, mais s’autolimitera, notamment en raison de sa composition et du fait que le gouvernement ne peut le dissoudre, dans l’exercice de sa fonction de contrôle du gouvernement, il en renverse tout de même dix. La Chambre apparaît donc comme le lieu principal de l’exercice du pouvoir : le président du Conseil vient y chercher son investiture en négociant avec les nombreux groupes parlementaires. Cependant, le régime reste