La Chartreuse De Parme
Stendhal (1793-1842)
Auteur :
Né sous le nom d'Henri Beyle, Stendhal perd sa mère bien-aimée très tôt et se trouve confronté à la dureté de son précepteur, l'abbé Raillane, puis à celle de son père. Il intègre l'armée en 1800 et quitte Paris pour l'Italie. L'amour qu'il éprouve pour l'Italie le pousse à s'installer à Milan en 1814. Il rédige quelques essais, puis retourne à Paris en 1821. Il publie l'un de ces principaux romans, le Rouge et le noir en 1830. Ce romantique à la sensibilité accrue montre dans ses oeuvres un réalisme touchant. Affecté par la pauvreté, il s'installe à nouveau en Italie. Il publie la seconde de ses plus belles oeuvres, la Chartreuse de Parme, en 1839. Il se rend à Paris pour y mourir en 1842.
Portrait de Fabrice del Dongo :
Fabrice del Dongo ressemble aux autres héros masculins de Stendhal. Même énergie, même recherche du bonheur dans la carrière et dans l’aventure. Là cependant s’arrêtent les ressemblances. L’enthousiasme passionné de ce héros solaire le dispense des vanités, humeurs et ressentiments de Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir. Ce fils bâtard de la marquise del Dongo est un être généreux et lumineux. Son vrai désir est moins la gloire qu’il recherche à la suite de Napoléon, que la félicité qu’il trouve dans les hauteurs carcérales de la tour Farnèse. Loin de Clélia, il ne peut que s’éteindre, et il la suivra dans la mort.
Analyse rapide :
La beauté de l’œuvre réside dans la poésie de l’amour heureux ou contrarié. Lorsque Fabrice, par exemple, est incarcéré, et menacé de mort, sa seule et délicieuse pensée est pour Clélia qu’il espère entrevoir par la fenêtre. Et quand il comprend enfin que son amour est partagé, le style lyrique* du texte rend compte de sa passion : « ce moment fut le plus beau de la vie de Fabrice, sans aucune comparaison. Avec quels transports il eût refusé la liberté, si on la lui eût offerte en cet instant ». Ce prince amoureux en est réduit à des intrigues