La codification en droit international
La politique africaine des Etats-Unis : une mise en perspective
Frédéric Leriche*
Sans pour autant être négligée, pour des raisons stratégiques ou économiques, l’Afrique subsaharienne a toujours semblé en marge dans la politique extérieure des Etats-Unis (Aicardi de Saint Paul 1984). Significativement S. Ambrose (1993) écrivait : "L’Afrique est plus un problème européen qu’un problème américain". En 1958, en plein cœur de la décolonisation, est créé au sein du département d’Etat le poste de secrétaire d’Etat adjoint pour l’Afrique. Si les Etats-Unis ne signent pas d’alliance stratégique de défense avec le continent africain dans son ensemble, comme avec l’Amérique latine (Traité interaméricain d'assistance réciproque [TIAR], 1947), l’Europe occidentale (Organisation du traité de l’Atlantique-Nord [OTAN], 1949), ou le Sud-Est asiatique (Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est [OTASE], 1955), ils concluent cependant des accords de coopération militaire avec quelques pays, stratégiquement localisés en bordure des détroits, tels le Maroc et l’Egypte (Lemarchand et al. 1997). Pendant longtemps, avec moins de 300 militaires officiellement permanents et aucune base pérenne notable1, la présence militaire américaine en Afrique subsaharienne est modeste. Le continent africain apparaît alors comme situé dans un "angle mort" de la politique extérieure américaine. Cependant, dans un contexte géopolitique profondément remanié depuis l’effondrement de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et les attentats du 11 septembre 2001, l’intérêt des Etats-Unis pour l’Afrique va croissant. Aussi, récemment, ont eu lieu quelques actions symboliques de rapprochement, telles les tournées de B. Clinton (en 1998 et en 2000), l’organisation de la première conférence ministérielle Etats-Unis/Afrique (en 1999), les visites de
* Département de géographie, université Toulouse-Le Mirail. L’auteur remercie