La controverse de valladolid, jean-claude carrière
Extrait 1 : p. 21 à 24 (ligne 89).
COMMENTAIRE
Le discours du Prélat se veut objectif malgré les références constantes à la religion : Origine du problème (découverte des terres nouvelles et de leurs habitants), justification de la colonisation («au nom du vrai Dieu»), plainte contre les Espagnols évoquée par un euphémisme («matraités») compensé par un superlatif («très»).
L'exposé des thèses en présence lui permet de rappeler le rôle de chacun : un plaidoyer mené par Las Casas avocat des peuples amérindiens opposé au réquisitoire du procureur Sépulvéda. Le rôle de Juge est dévolu au Légat qui prononcera le verdict.
Il s'agit donc de la mise en place d'un procès qui doit décider du sort de tout un peuple.
Introduction
1/ rappeler la situation du passage dans l’œuvre
Ce premier extrait, de la 1ère ligne à la ligne 89 ouvre le début de la pièce. La didascalie introduit le cadre de l’intrigue qui se situe au 16è siècle, alors que « Le Nouveau Monde » vient d’être conquis par les Espagnols. Mais ici, on apprend que le massacre de la population indienne a ému le Pape. Son représentant, le légat, réunit donc dans un couvent de Valladolid (ville d’Espagne) des religieux afin de débattre puis de trancher sur la question suivante : les Indiens sont-ils des êtres humains à part entière ou non ?
Pour équilibrer la réflexion, deux thèses vont s’affronter au travers des figures de Las Casas, dominicain défenseur des indiens, et de Sepulveda, chanoine et grand intellectuel qui au contraire, jouera leur détracteur.
Enjeu : Démontrer que la scène d’ouverture s’assimile à une salle d’audience pour un procès dans lequel on aurait un défenseur (plaidoyer), un procureur (réquisitoire) et un juge se voulant a priori, impartial.
1er axe : La mise en scène d’un tribunal
A/ Une opposition qui se manifeste dès le début
Agencement du décor binaire et dualiste
« Deux tables […] se font face » l. 4. La troisième