la croissance des payx émergents depuis l'éclatement de la crise
Depuis presque quatre ans, le contexte économique et financier international a considérablement changé. En effet, la crise financière des subprimes, qui éclate en août 2007 aux Etats-Unis, ébranle le système bancaire et financier des pays dits « avancés ». Alors que les Etats-Unis et les pays européens éprouvent des difficultés à maîtriser leur dette et leur taux de chômage élevé, les pays émergents, eux, semblent avoir surmonté sans difficultés majeures la crise et pourraient constituer le nouveau moteur de la croissance mondiale.
L'appellation « pays émergents » recouvre un groupe hétéroclite d’états dont le PIB par habitant est inférieur à celui des pays développés, mais qui vivent une croissance économique rapide, et dont le niveau de vie ainsi que les structures économiques convergent vers ceux des pays développés. On s’intéressera surtout aux quatre « BRIC » (Brésil, Russie, Inde et Chine) qui font figure de symboles au sein des pays émergents.
Dans quelles mesures ces transformations économiques et financières sont-elles susceptibles d’influencer les trajectoires de croissance dans les pays en développement (PED) ?
I. Une résistance initiale des pays émergents face à la crise et une évolution contrastée du risque pays
La croissance dans les pays développés s’essouffle à partir de l’été 2007 suite à la crise financière des subprimes, au ralentissement du cycle mondial du logement, à la contraction des revenus réels en raison de l’envolée des prix du pétrole et des produits alimentaires. Mais l’impact sur le commerce mondial, et donc sur la croissance des pays émergents, est nettement plus modéré qu’en 2001, dernier ralentissement mondial en date. Les perspectives d’évolution sont optimistes pour deux raisons : le ralentissement actuel diffère de celui de 2001 par son ampleur et sa nature (crise plus sectorisé : l’immobilier, et circonscrit aux pays développés).