La création et l'imitation
Hegel lorsqu’il critique l’imitation semble proche de la position de Platon. Pour lui comme pour Platon le plaisir lié à l’imitation reste très relatif. D’ailleurs comme Platon il affirme la supériorité surnaturelle des oeuvres de l’Esprit sur les oeuvres de la nature. L’homme pourra participer davantage à cette supériorité en manifestant une idée étrangère à la nature ou du moins supérieure. En fait, Hegel est loin d’être platonicien puisqu’il insiste sur le fait que le spirituel ne devient conscient de lui-même que grâce à une manifestation matérielle. A l’évidence Hegel ne conçoit pas d’idées immatérielles qui seraient à la manière de Platon plus en soi plus parfaites et complètes que lorsqu’on en trouve des manifestations dans la matière. Hegel en affirmant que l’idée ne se manifeste pleinement que dans les formes matérielles prend plutôt une position aristotélicienne. D’ailleurs en insistant sur l’art au sens de l’artisan et de l’ingénieur Hegel semble privilégier la figure de l’ingénieur artiste (voir dans le paragraphe précédent).
Ainsi il nous semble au final que Hegel synthétise Aristote et Platon sur la question de l’imitation dans une vision chrétienne dans la mesure où le christianisme insiste sur la révélation du divin dans l’univers, sur son incarnation... La Renaissance pour Hegel est précisément le moment où l’art chrétien synthétise l’apport de l’art symbolique (égyptien) défendu par Platon avec l’art classique (grec antique) défendu par Aristote. Hegel dans une discussion sur la prééminence ou non de la beauté naturelle par rapport à la beauté artistique résout le problème en