La cérémonie
Elle intervient au moment du dénouement du drame (position stratégique).
La rupture entre le monde des Lelièvre et celui de Sophie est socialement effective, il n'y a plus de cohabitation possible. Les scènes et les lieux se succèdent et s'accumulent, la musique joue ici un rôle fonctionnel important : elle structure les changements incessants de lieux et d'actions en une unité auditive : l'opéra de Mozart.
Quelques exemples :
- Sophie et Jeanne dans l'entrée (pas de lumière)
- Les Lelièvre dans leur espace : le salon
- Sophie et Jeanne occupent progressivement l'espace de la famille
- Séparation des territoires : Mr Lelièvre est tué à l'entrée de la cuisine —› il a transgressé le territoire de Sophie, son corps sera enjambé à plusieurs reprises.
La musique de Don Giovanni sera présente jusqu'à la fin du film (même lorsqu'elle est " off " elle garde une connotation " in ").
Un des meilleurs Chabrol, qui se fait à la fois critique acerbe de la société et vision pessimiste sur l’être humain et ses pulsions. Le réalisateur nous invite à une véritable tragédie, celle du quotidien, où une femme du peuple est menée à commettre l’irréparable faute d’éducation ou de repères (les vies des deux jeunes femmes sont marquées par des drames ; le symbole de l’analphabétisme), tandis que les bourgeois se reposent près de la cheminée dans leur salon calfeutré. Le crime devient à la fois conséquence sociale et folie passagère, perte de raison ; La cérémonie est donc à la fois un film moraliste et un thriller psychologique. La mise en scène de Chabrol est à son meilleur niveau, et les performances des acteurs achèvent le tableau : le duo Sandrine Bonnaire / Isabelle Huppert est sidérant, mais l’interprétation du couple aisé par Jacqueline Bisset et Jean-Pierre Cassel est également parfaite. Le tout s'avère marquant, fort et corrosif, mais surtout criant de vérité.
Dans La Cérémonie, tout se passe comme si Chabrol accordait