Euh non
Tous deux ont dérapé par amour, dévastant tout dans leur entourage.
D’un côté une star médiatique et respectée, un colosse au passé glorieux : Marc Cécillon. En réalité, un homme à la dérive, rongé par l’angoisse et détruit par l’alcool. En août 2004, ivre, il tue sa femme à coup de revolver parce qu’elle veut divorcer. Fin d’une légende, début d’un retentissant fait-divers.
De l’autre, un homme ordinaire, Xavier Breton. Lui, c’est l’amant de sa femme – et accessoirement son meilleur ami- qu’il a tenté d’assassiner. Il a raté sa vie, son couple, il ratera son forfait : l’homme s’en sortira. Xavier Breton aussi était ivre. Et sa femme aussi voulait le quitter.
Deux cas de crimes passionnels, ce « crime des gens ordinaires », comme le définit Me Yves Sauvayre. C’est le problème de ce genre d’affaires : les coupables ne sont pas de vrais criminels, ils n’en ont pas le profil crapuleux.(…) Selon le psychologue et expert judiciaire Raphaël Loiselot, « le crime passionnel , c’est un amour fou, un amour qui devient fou et qui va entraîner le couple dans un chaos total. » Alors, crime d’amour ou crime d’orgueil ? C’est toute l’ambiguïté de ces affaires, qui rend l’exercice de la justice si délicat, au point qu’elle peut prendre parfois des allures de loterie. D’autant que le crime passionnel n’existe pas, il n’est pas défini par le Code Pénal. Le droit , la raison, le parcours de chacun se mêlent aux émotions les plus extrêmes. Le crime passionnel, c’est le mythe de l’amour à mort, il touche au plus intime de l’humain, il fascine et effraie parce qu’en réalité il nous concerne tous.
Les années ont passé. Xavier Breton est assis devant une montagne de papiers : « Aujourd’hui il me reste un dossier : Qui m’a classé criminel. Je ne pense pas être un criminel. » Il est calme, il semble comme ailleurs : « On doit tous avoir un criminel quelque part en nous…. » Il fixe la caméra : « Il a fait du mal lui aussi ! Il a tout cassé. Si on regarde bien, au