La décision
Thomas
Dissertation de Philosophie
La décision
Pour Bergson, la décision reflète l’âme de celui qui la prend, elle est ce « qu’on appelle un acte libre puisque le moi en aura été l’auteur » : Bergson présente la décision comme le moment de la liberté, dont « l’âme », l’essence même de l’homme, est le seul moteur.
La notion de décision amène donc la question du signe, de l’indice de la liberté humaine. Bergson cherche la liberté dans le moteur de la décision, mais il avance également la notion d’ « acte », qui seul atteste de la liberté. Il ne semble donc pas y avoir de décision sans action, ni de signe de la liberté sans décision. On peut donc se demander où (où plus exactement quand) se situe la décision : dans l’action ou dans le choix arrêté qui la sous-tend ? Ne peut-il pas y avoir décision, et donc liberté, sans action ? Par ailleurs qu’est-ce qui, dans ce « moi », est l’auteur, le moteur de la décision ?
A partir de ses interrogations, nous devons nous demander si la liberté peut être considérée comme toute entière contenue dans le moment de la décision, en tant qu’acte intérieur.
La décision comme acte libre semble en effet être le moment de la liberté. Cependant, si elle ne résulte pas de la raison, la décision ne peut être le signe de la liberté humaine. Cette dernière est peut-être alors, non dans le moteur ou dans l’action résultante, mais dans le sentiment qui accompagne la décision.
La décision, en tant qu’action librement décidée, est le moment de la liberté. Ainsi la notion grecque de proairesis désigne le choix fait avant l’action, laquelle est la manifestation, l’accomplissement de ce choix. Pour Aristote le moteur de la proairesis est la boulesis, c’est-à-dire le désir raisonnable. Ce désir est pénétré de raison car on ne décide pas de ce qui ne dépend pas de nous, pas plus que de ce qui est