La détente
Le passage d'une « ère de confrontation » à une « ère de négociation » dans les relations soviéto-américaines a été marqué par des accords de limitation des armements stratégiques et l'établissement d'un mécanisme de consultation en cas de crise, toutes mesures ayant pour effet de privilégier le dialogue bilatéral entre les deux Grands au détriment des consultations interalliées. Confrontés à cette nouvelle situation, les membres européens de l'alliance atlantique ont voulu affirmer leur identité mais se sont heurtés à des obstacles insurmontables dans le domaine de la défense. Dans un avenir prévisible, les alliances resteront probablement le cadre de la sécurité en Europe, ce qui n'exclut pas un approfondissement de la détente.
La crise ouverte en octobre 1973 par la reprise des hostilités au Moyen-Orient a permis d'illustrer la réalité de la concertation entre les deux superpuissances et de mesurer les divergences d'intérêts entre les États-Unis et leurs alliés européens. En dépit de péripéties ambiguës comme l'alerte nucléaire du 25 octobre, les deux protagonistes se sont employés à éviter l'affrontement direct et, après la conclusion du cessez-le-feu, ils sont apparus comme les principaux artisans d'un règlement de paix. Le rôle joué par les pays européens pendant la crise et lors de son dénouement a été négligeable ; par ailleurs, leur dépendance par rapport aux pays producteurs de pétrole les a conduits à adopter des positions différentes de celles souhaitées par Washington. D'où les rancœurs des uns et les frustrations des autres, ceux-ci s'insurgeant contre le fait d'avoir été traités comme des « non-personnes » alors que ceux-là s'irritaient de ne pas trouver chez leurs alliés un appui total dans des circonstances difficiles.
Cet épisode reflète les mutations qui se sont produites au cours des dernières années sur la scène internationale et notamment dans les rapports entre l'U.R.S.S. et les États-Unis. Placés sous le signe de la «