LA FIN DE PARTIE
Après le succès inattendu de En attendant Godot, Beckett prend sa carrière théâtre au sérieux, à tel point qu’il lui faudra deux ans pour mener à bien sa seconde pièce en français : Fin de partie. Cette œuvre assoit définitivement sa réputation de dramaturge et consacre son statut d’auteur austère et exigeant. Dans cette pièce, le climat est digne d’une tragédie. Ce qui frappe d’emblée, c’est à la fois le caractère dépouillé de la pièce et sa tonalité extrêmement sombre. Dépouillement du texte et sobriété du décor s’unissent ici pour créer une véritable atmosphère de tragédie.
Quelle est la signification de cet espace et de ces éléments scéniques ? Que symbolisent-ils ?
Une scène d’exposition paradoxale
-Une SE qui fonctionne de manière paradoxale : elle semble clore plus qu’elle ne semble ouvrir.
« Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut être finir » (l.24)
⇒Passage d’un passé marqué à un passé progressif (de la certitude à l’incertitude)
⇒ Participe passé, passé composé, futur proche, futur proche modalisé par peut-être
« je regarderai le mur, en attendant qu’il me siffle » (l.28, l.29) ; « plus on est grand et plus on est plein […]. Et plus on est vide » (l.41, l.42)
⇒Rejet des règles de la scène d’exposition classique
⇒Pauvreté des évènements et des éléments, le spectateur est en permanence dans le doute et le questionnement
-Un lieu clos, confiné, hermétique, où le temps semble s’être arrêté et d’où tout événement semble proscrit
« le refuge » (l.43) « trois mètres sur trois mètres sur trois mètres » (l.27) / symbolique des poubelles
⇒Un espace renfermé qui possède une cuisine qui a la forme d’un cube parfait
⇒Accentuation de l’enfermement (avec le visuel, le décor)
didascalie « temps »
★Leitmotiv (car la didascalie revient a plusieurs reprises)
⇒Installe un rythme lent dans l’extrait
⇒L’instant semble s’être arrêté
-Une action qui ne se fait pas
didascalie « rire