Les Obsèques De La Lionne
Les Obsèques De La Lionne
Livre VIII, Fable 14
Introduction
Poète considéré comme un homme mal intégré aux milieux faisant les modes et tiennent les pouvoirs, c’est la fréquentation du salon de Mme de La Sablière fréquenté par des hommes de sciences où se brassent les idées nouvelles, la prise de conscience annonçant le siècle des Lumières qui lui apporte un enrichissement intellectuel consiérable. La poétique de La Fontaine est riche d’éléments baroques, mais elle ne renie pas pour autant les principes clefs du classicisme : admiration des Anciens dont il prend le parti dans la querelle les opposant aux Modernes, ou souci de régularité et de bienséance. Ce sont les Fables publiées entre 1668 et 1694, sous leur apparence de genre mineur, qui constituent une somme poétique devenue incontournable. La démarche de La Fontaine y est conforme, pour les principes fondamentaux, aux préceptes de l’esthétique classique. Il se présente comme un simple adaptateur des Anciens : le fabuliste grec Ésope et le fabuliste latin Phèdre. Ésope, dont La Fontaine place une biographie en tête du recueil de 1668, était alors connu de tous il convient de saisir cette œuvre comme un regard qui se veut lucide, et constater que la pensée s’y interroge autant ou plus qu’elle ne répond. La Fontaine est nourri de philosophie épicurienne de libertinage, mais il est certain aussi qu’il a éprouvé des sympathies pour les jansénistes. De même, en matière de politique, il a critiqué les monarques absolus, victimes de leurs ambitions, de leurs conseillers flatteurs, notamment dans les animaux malades de la perste , mais encore trompés par des courtisans serviles seulement désireux d’assurer leur présence au lever du monarque. Pour les obsèques de la lionne, La Fontaine s’inspire de l’humaniste italien du XVIème siècle Abstemius et de sa fable Le lion irrité contre le Cerf joyeux, et dresse une satire de la Cour, de ses excés et du culte de l’apparence entrenu par des