La fontaine
Le Chat et les deux Moineaux
Le texte proposé est une fable de La Fontaine, extraite de l’oe du même nom et plus exactement du livre 12. Ce livre a été publié en 1694, quinze ans après les précédents et il est entièrement dédié au duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV. Si l’ensemble du recueil lui est consacré, certains poèmes s’adressent particulièrement à ce grand personnage de la société de l’époque. C’est le cas de la fable 2 que nous allons étudier. (LECTURE) Nous verrons donc que cette fable, où La Fontaine souligne l’absence de morale, est bien plus malicieuse par la force de son implicite et par l’habileté déployée par le poète.
La fable se prête parfaitement à un découpage en 2 parties puisque le vers 31 annonce une rupture avec l’apparition du « je » poétique. • V1 à 30 : l’anecdote (hétérométrie) • V31 à 36 : l’adresse au duc de Bourgogne
Notons que le titre de la fable ne fait nullement allusion à la deuxième partie de la fable : il fait uniquement référence à l’anecdote. Les majuscules permettent d’indiquer la personnification dès le titre. La pluralité des moineaux et leur situation en deuxième position laisse présager de leur issue fatale par la supériorité du chat. La dédicace quant à elle évoque cette deuxième partie. Tous les poèmes de ce livre 12 ne la mentionnent pas : elle présage d’une place particulière du duc au sein de la fable.
Le v1 contraste avec le titre : nous passons d’un article défini à un indéfini. Il s’agit certes d’une convention linguistique : le chat évoqué pour la première fois est accompagné d’un indéfini. Cependant, cet article facilite l’identification de même que l’absence d’ancrages spatio-temporels. Cette histoire est valable de tout temps et pour toute époque, le chat est un chat quelconque. La personnification annoncée par le titre commence : on la retrouve dans l’adjectif « contemporain » . Cet adj impropre à la nature animal attribue un caractère humain au chat. C’est la seule