Psychologie

La gestion des conflits

Le conflit vecteur de vérité

C

Christiane Singer disait «Si nous ne sommes pas des êtres de friction, alors nous sommes des êtres de fiction». Cette phrase, pleine de sens, révèle la dimension relationnelle qui habite notre vie. Vivre en société, en famille, en couple, s’impliquer dans la sphère professionnelle, dans la sphère privée, c’est prendre le risque de vivre avec l’autre, de côtoyer
80

l’autre, de collaborer avec l’autre, de soutenir l’autre, de confronter l’autre, d’aimer l’autre, d’accepter l’autre, cet autre à la fois semblable, mais si différent, cet autre à qui nous sommes reliés, mais de qui tant de choses nous éloignent, cet autre qui peut être à la fois si proche (frère, conjoint…) et si lointain, cet autre qui peut avoir été éduqué dans le

même environnement familial, avec les mêmes valeurs, mais qui semble si différent…Deux jumeaux avec le même bagage génétique et la même éducation peuvent développer des traits de caractère très distincts, voire opposés.
Donc oui, si nous ne voulons pas vivre en ermite, ou de manière suJuin 2008 [m] Magazine

Ghita Filal

Psychologue du travail
Consultante de Delta
Management
www.delta-management.net

perficielle, en «mode lévitation», nous sommes amenés à mettre à l’épreuve notre fibre sociale et relationnelle, apprendre à prendre l’autre en compte, dans toute sa différence, comme nous lui demandons qu’il nous respecte dans notre différence. Respecter la singularité de l’autre, c’est le considérer en tant que sujet, en tant qu’être porteur d’une histoire de vie, unique, complexe, porteur d’une réalité propre, mais aussi de projets et de rêves qui ont leurs propres couleurs, leurs propres empreintes.
On peut arriver à gérer une grosse entreprise, un budget considérable, parfois même être à la tête d’une puissance, d’un pays, mais avoir beaucoup de mal à gérer la relation humaine qui nous unit aux proches
et