La gestion des taux de change dans les pays émergents
N° 2005-06 Juin 2005
Hanen Gharbi
CREFED Université Paris IX-Dauphine
LA GESTION DES TAUX DE CHANGE DANS LES PAYS ÉMERGENTS : LA LEÇON DES EXPÉRIENCES RÉCENTES
Hanen Gharbi
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Résumé
Cet article a pour objet de vérifier si le récent engouement des pays émergents pour la flexibilité du taux de change se vérifie de facto. L’analyse des politiques de change d’un groupe de pays émergents révèle que la gestion du taux de change est le système de change dominant malgré les déclarations officielles. Très ouverts aux marchés internationaux de capitaux, les pays émergents sont condamnés à la flexibilité de leur taux de change, mais une inflation élevée, une dollarisation de la dette, un système bancaire fragile les condamnent à la gestion. Aussi, n’ont-ils pas d’autre choix que de se déclarer en flottement et de continuer à gérer de facto leurs taux de change. L’article met ainsi en évidence la peur du flottement, la peur de la gestion, la peur de l’appréciation et la peur de la dépréciation qui caractérisent les politiques de change des pays émergents dans un univers instable.
Mots clés : régimes de change, ciblage d'inflation, pays émergents. Code JEL : F31, O24.
* Hanen Gharbi est doctorante au CREFED-Paris IX-Dauphine sous la direction de Henri Sterdyniak, Directeur du Département économie de la mondialisation à l’OFCE. gharbi_hanen@yahoo.com
La gestion des taux de change dans les pays émergents : La leçon des expériences récentes
Pour les pays émergents, le choix de leur régime de change se repose à chaque crise monétaire majeure. Ainsi, au début des années 70, après l’effondrement du système de Bretton Woods, les mots clefs étaient flexibilité et indépendance de la politique monétaire. L’explosion de l’inflation dans les années 80 dans de nombreux pays d’Amérique latine a centré le débat sur les vertus des politiques de stabilisation par l’ancrage