La France et l’Angleterre, deux des plus grandes nations coloniales du 18e siècle, se séparent en partie l’Amérique du Nord et les Antilles. Ces derniers possèdent chacun leurs colonies et l’administrent selon leur méthode respective. Avec la chute de la Nouvelle-France en 1760, les autorités militaires anglaises s’installent et occupent le territoire jusqu'à la fin officielle de la guerre. Leurs arrivées signifient des changements majeurs dans la gestion politique, économique et judiciaire. C’est ainsi que le 18 avril 1763, Marie-Josephte Corriveau est reconnue coupable du meurtre de son second époux, Louis Étienne Dodier, et est pendue sur les Buttes-à-Nepveu, près des Plaines d'Abraham à Québec par le régime militaire. 29 ans plus tôt, le 21 juin 1734, Marie-Josèphe-Angélique, reconnue coupable d’un incendie ayant brûlé une quarantaine de maisons et l’Hôtel-Dieu de Montréal, est exécutée publiquement par les juges coloniaux français. Ces exécutions découlent de procès qui les ont précédées. Les deux femmes, soumises à des interrogatoires, avoueront avoir commis leurs crimes. Cependant, la manière dont ces procès ont été menés est fort révélateur de la façon dont la justice est dispensée par les responsables français et anglais. En ce sens, il nous semble intéressant de comparer le système criminel français avec le système criminel anglais, au 18e siècle, dans le but de faire ressortir les ressemblances et les différences. Quels types de preuves a-t-on utilisées ? Comment a-t-on obtenu les aveux des accusées ? Avaient-elles un avocat ? Comment se sont-elles défendues ? Les procès se sont-ils déroulés devant un juge seul ou devant un juge avec un jury ? Au final, il s’agira de déterminer si le système anglais peut être considéré plus doux que le système français. À cet effet, nous pensons que la justice anglaise n’est pas plus douce, comme le veut l’idée reçue, mais est plutôt davantage respectueuse d’une part, de l’innocence de l’accusée, et d’autre part, toute