La littérature reflet du réel?
Maupassant dans sa préface « Le roman » à Pierre et Jean, met très vite à mal ce qu’il appelle « la théorie de toute la vérité », qu’il estime être celle de certains Naturalistes. En effet, il serait très ennuyeux, pour le lecteur comme pour l’écrivain, que le roman soit le compte-rendu fidèle de tous les détails insignifiants de notre vie quotidienne. De plus, comme nous n’avons par définition, aucune « vue d’ensemble » de notre vie, tous ces menus détails seraient rendus sans aucun relief, laissant tout au même plan. Ce projet est impossible à tenir. Huysmans, dans sa nouvelle Sac au dos , s’en rapproche pourtant : le texte 2 du corpus nous montre une foule de détails de la vie des soldats, les personnages n’ont pas conscience de leur destination, et ne semblent animés d’aucune volonté propre. Mais même ce récit de la « platitude » de la vie militaire résulte d’un choix, qui crée du sens dans l’ensemble de la nouvelle : l’auteur dénonce ici les ravages de la guerre, et montre qu’elle ravale les personnes à l’état d’objets aux déplacements absurdes. On est donc loin du simple compte-rendu du quotidien.
Zola, pourtant,