La légalisation du cannabis en france
On connaissait déjà l’existence de deux discours de base : celui disant que le cannabis, étant une drogue douce, il mérite un statut différent de celui des drogues dures, donc plus de tolérance. Et celui affirmant que la prohibition de toutes les drogues est en soi un scandale, une atteinte à la liberté fondamentale d’absorber les produits de son choix.
Du « droit à la santé », il y a eu dérive vers « le devoir de santé », selon des modèles bien précis. Et tant pis pour les autres ! D’autant que ce n’est pas toujours l’intérêt de la santé publique, comme le rappellent à propos du sida Aides, Act Up ou l’ASUD. « La drogue n’est pas interdite parce qu’elle est dangereuse, mais elle est dangereuse parce qu’elle est interdite », se plaît à répéter l’ancien procureur Georges Apap.
Le Mouvement pour la légalisation contrôlée (MLC), emmené par Francis Caballero, prône la légalisation de certaines drogues : le cannabis, bien sûr, mais aussi les opiacés et la cocaïne. Le premier, disponible dans des endroits spécifiques, les seconds en dispensaire. Son projet repose également sur un monopole d’Etat, à l’image de ce que fut la Régie des tabacs et du kif de l’époque coloniale au Maroc.
Les raisons qui poussent les adhérents du MLC à demander la légalisation, sont essentiellement pragmatiques : l’usage de drogues s’est largement répandu malgré des lois exorbitantes du droit commun, et il convient donc de traiter ce problème différemment, en faisant le tour de tous les effets pervers - nombreux - de la prohibition. Cependant, il convient, selon le MLC, de prévoir un cadre très strict à l’usage ; rappelons à ce propos que Francis Caballero est aussi l’avocat du Comité national contre le tabagisme, qui réclame une sorte de prohibition rampante du