La malmesure de l'homme
CHAPITRE UN : Le polygénisme et la craniométrie aux États-Unis avant Darwin
Les préjugés raciaux sont p-e aussi anciens que l’histoire connue, mais leur justification biologique a fait peser sur les groupes méprises un fardeau supplémentaire.
L’intro de méthodes scientifiques inductives a-t-elle apporté des données légitimes qui ont servi à transformer ou à renforcer une tendance naissante au classement racial ? Ou bien une adhésion a priori à la notion de classement a-t-elle modelé les questions « scientifiques » posées et même les données rassemblées, de manière à conforter une conclusion préétablie ?
Un contexte culturel commun
Il nous faut tout d’abord prendre conscience de l’environnement culturel d’une société dont les dirigeants et les intellectuels ne doutaient en rien de la réalité du classement racial, avec les indiens sous les blancs et les noirs tout en bas de l’échelle.
£Les noirs étaient inférieurs et leur statut biologique justifiait l’esclavage et la colonisation. Les noirs étaient inférieurs pareillement, mais les droits de tous à a liberté ne devait pas dépendre du niveau d’intelligence.
Le désaccord portait aussi sur les racines biologiques ou culturelles de l’infériorité des noirs.
Benjamin Franklin bien qu’estimant l’infériorité des noirs comme purement culturelle et parfaitement susceptible d’être corrigé, exprima l’espoir de voir l’Amérique devenir un domaine de Blancs que ne viendrait souiller aucun mélange de couleurs moins plaisantes.
Dans la première définition formelle des aces humaines en termes de taxonomie moderne, Linné a mêlé les traits de caractère à l’anatomie. Les trois plus grands naturalistes du XIXeme siècle ne tenaient pas les noirs en haute estime(Cuvier, Lyell, Darwin)
J.F Blumenbach expliquait les différences raciales par les influences du climat. Malgré tout, il ne mettait pas en doute le fait que les blancs fixaient la norme que toutes les autres races