(7)2. LA MÉDECINE La médecine est représentée par deux écoles rivales, celle de Cos et celle de Cnide, à laquelle appartenait Ctésias. Le plus illustre représentant de la première est Hippocrate. HIPPOCRATE (env. 460377) Les témoignages les plus anciens relatifs à la personne d'Hippocrate de Cos remontent à Platon (dans le Protagoras et dans le Phèdre). De ces textes et d'autres, il ressort que Hippocrate, originaire de Cos et issu de la famille des Asclépiades, était un médecin contemporain de Socrate et des sophistes, qui enseignait la médecine moyennant salaire. A la fin du Ve siècle, il était aussi célèbre comme médecin que Polyclète d'Argos et Phidias d'Athènes, comme sculpteurs. Hippocrate voyagea en Thessalie et fit des observations sur des "pestilences". On lui attribue une soixantaine de traités médicaux, regroupé dans un "corpus hippocratique". Toutefois, ce dernier n'est pas l'oeuvre d'un seul homme, bien qu'il utilise la même langue (l'ionien) et qu'il ait été rédigé sur une période assez courte (fin du Ve - début du IVe s.). Par ailleurs, il atteste une inspiration commune, à savoir une médecine rationnelle, qui: 1. se sert de l'observation pour le pronostic et le diagnostic (auscultation mais pas de dissection, ce qui limite les possibilités); 2. refuse l'intervention de la divinité dans les maladies, mais reconnaît l'existence de lois proprement humaines (loi du plus fort); 3. réfléchit sur sa propre pratique. Parmi les plus célèbres traités du corpus figurent le traité Sur la maladie sacrée, dénonçant vigoureusement l’erreur de ceux qui attribuent les accès d’épilepsie à l’action d’un dieu plutôt qu’à des causes naturelles. De même, le traité Des airs, eaux et lieux exerça une grande influence, au-delà même de l’époque antique, car il fut le premier à mettre en relation de façon significative l’homme et son milieu naturel : un texte précurseur de l’écologie en quelque sorte…