La Pléiade
Dans la mythologie grecque, les Pléiades sont les sept filles de Pléioné et d'Atlas, qui furent métamorphosées en groupe de sept étoiles (constellation du Taureau) après leur suicide. Au IIIème siècle avant J.-C., la Pléiade désignera un groupe de sept poètes grecs d'Alexandrie.
I) Constitution du groupe
En France, vers le milieu du XVIème siècle, Pierre de Ronsard prend l'initiative de regrouper autour de lui et de Joachim du Bellay une « Brigade » de poètes, issu pour les premiers du Collège de Coqueret à Paris, afin de former une nouvelle Pléiade. Ce regroupement de sept « étoiles littéraires », baptisée « Pléiade » en 1553, connaîtra quelques changements qui donnera à la « Brigade » le nom de Pléiade. Le groupe final se constitue de Joachim du Bellay, Pierre de Ronsard, Baïf, Rémy Belleau, Jodelle, Pontus de Tyard et Dorat. Ronsard, Du Bellay et Baïf ont étudié, sous la direction de l’helléniste Dorat, les grandes œuvres de l’Antiquité grecque et romaine, notamment Pindare, Horace et Platon, ainsi qu’en italien les poètes modernes L’Arioste et Pétrarque. Le recueil Canzionere de Pétrarque aura une influence déterminante sur les poètes de la Pléiade. Ils doivent célébrer les valeurs éternelles.
II) L’écriture poétique L’art poétique y est défini comme devant être une libre imitation des Anciens, dans le respect des règles de versification françaises. Selon les enseignements de Platon (l’idéal néoplatonicien), la mission du poète de la Pléiade est de se dédier tout entier à l’inspiration divine et la servir en devenant son « instrument conscient ». La Pléiade s’est donné pour objectif principal de redorer le blason de la langue française comme langue poétique face à la dominante du latin. Elle ne s’impose donc aucune limite et exploite toutes les formes poétiques antiques tels que l’ode, l’hymne, l’épopée et l’élégie, tandis que les formes du Moyen-Âge comme la ballade ou le rondeau sont délaissés. Le poète ne