La poésie: le symbolisme
a. Le symbolisme désigne tantôt un courant de pensée, tantôt une école littéraire. Il convient d’autant plus de les distinguer qu’ils ne se confondent pas historiquement.
b. Un courant de pensée spiritualiste
i. Le symbolisme repose sur la conviction que le monde réel n’est fait que d’apparences et qu’il existe une autre réalité plus mystérieuse et plus complète. C’est une interprétation spiritualiste de l’univers. Comment dès lors atteindre cette autre réalité ou, du moins, l’approcher, en donner une idée? C’est toute la fonction du symbole qui permet de représenter complètement (par un objet par exemple) l’abstrait et l’invisible.
c. Des poètes symbolistes avant la lettre
i. Paul Verlaine (1844-1896): pratique un art de la suggestion. Ses principaux recueils –Poèmes saturniens (1866), Sagesse (1881) et Jadis et naguère (1884) – confèrent un primat absolu à la musique, seule capable de transporter l’âme vers des “ailleurs” inconnus.
• En faisant de l’harmonie et de la musicalité l’essence même de la poésie, Verlaine contribue à affranchir celle-ci du carcan de la versification: par l’assouplissement de la rime, par la prédominance du vers impair, par d’inhabituels effets de rythme.
• Ex. “Chant d’Automne”: Ce poème se compose de 3 strophes de 6 vers. Dans chaque strophe, 2 vers de 4 syllabes se succèdent, suivis d’un vers de 3 syllabes, - vers impairs.
L’auteur appréhende la venue de l’automne. Il traduit ici un sentiment de tristesse qui accompagne le spectacle de la nature: toutes les impressions qu’il ressent sont fondues en une seule: une impressionne auditive, celle du violon qui fait entendre les notes plaintives. Les rimes se succèdent selon le schéma aabccb. L’ensemble possède un rythme musical qui provoque en l’âme une sorte d’alanguissement. ii. Stéphane Mallarmé (1842-1898): oriente la poésie vers l’hermétisme. Pour créer et suggérer le mystère, il peint non des réalités concrètes, mais l’effet qu’elles produisent. Ainsi