La publicité
Le martèlement publicitaire commence au réveil. Il est de plus en plus difficile d'y échapper malgré notre vigilance, notre résistance à l'endoctrinement. On estime actuellement, dans les pays développés, le mitraillage publicitaire à plus de 2 500 impacts par personne et par jour. On distingue mal les messages qui nous informent de ceux qui nous manipulent. Les images et les slogans se succèdent et se répètent pour étouffer notre esprit critique et provoquer des réflexes conditionnés. Ainsi, la publicité commerciale, pareille à un régime totalitaire, enlèverait à l'homme son bien le plus précieux : sa liberté de pensée.
Nous verrons que cette opinion, peut-être excessive, se justifie pourtant. Quant aux arguments des agences, ils méritent d'être évoqués si l'on veut alléger les charges qui pèsent sur la publicité commerciale.
Le message publicitaire nous propose ce qui nous manque : jeunesse, beauté, luxe, virilité, forme. Si on additionne toutes ces promesses, on obtient l'idéal de l'homme moderne : éternellement jeune, beau, riche et actif, il évolue dans un monde de plaisirs et de facilités. La pub fait plus encore : elle dicte au public un mode de vie : derrière Findus, il y a le repas entre amis ; derrière les produits amincissants, les vacances au soleil ; derrière le parfum, la séduction ; derrière les produits ménagers : la vie familiale, le confort du foyer… Plus de place pour l'initiative personnelle : la " cible " est le consommateur moyen qui veut et doit vivre comme tout le monde. Or, précisément, ce " tout le monde " est fabriqué par le message publicitaire. On ne se reconnaît plus par ce que l'on pense mais bien, par ce que l'on consomme : achetant les mêmes produits, on partage forcément les mêmes valeurs. Ainsi se dessine l'image d'un bonheur matérialiste qui devient la norme.
Pour arriver à uniformiser les