La rafle
Une grande nation comme la nôtre a le devoir de se souvenir.
Témoins de cette tragédie, il m’appartient de témoigner.
Voilà donc ce qui s’est passé dans notre pays.
Ce jour-là, avec une implacable détermination et une organisation longuement et minutieusement préparée, le gouvernement de fait de l’Etat français met en œuvre une opération dite opération vent printanier, destinée à éradiquer totalement et définitivement de la population de la France « les Juifs ». Tous les Juifs sans exception.
Toutes les administrations apportent leur concours.Le thème est : « il faut se débarrasser des Juifs en bloc et ne pas garder de petits ». Quelqu’un exprime ce que tous ressentent : « je suis blessé en tant que Français de l’insulte que l’on me fait en tant que Juif ».
Dès quatre heures du matin les policiers tirent du sommeil des familles hébétées.
Des milliers de groupes circulent dans Paris. Ils sont composés de sept à huit personnes : 2 policiers et 5 à 6 civils, hommes, femmes et enfants, chacun avec son étoile jaune.
Quelqu’un demande : « qu’est-ce qu’ils ont fait ? » « Rien ». « Ils sont Juifs. Ils n’ont plus le droit de vivre. » « Et les enfants aussi ? » « Oui, les enfants aussi . »
4500 policiers français par équipe de deux, l’un en tenue, l’autre en civil, sont chargés de l’opération.
Le bilan final de la rafle du 16 juillet 1942 à Paris et la région parisienne est de 13.152 arrestations. « C’est insuffisant » se plaint Legeay, secrétaire général de la Préfecture de Paris.
On rassemble tout le monde de force au vélodrome d’hiver aujourd’hui disparu.
Les autobus parisiens se chargent du transport.
Les conditions d’hygiène et d’internement sont insupportables.
Une clameur de fond incessante avec des cris de femmes et d’enfants qui hurlent jour et nuit.
La situation sanitaire