La raison a-t-elle toujours raison?
Formulation d’un problème :
Peut-on, grâce à la raison, atteindre une connaissance absolue universelle, ou bien au contraire, atteint-elle nécessairement des limites ? Y a-t-il alors des objets qui lui échappent et, si c’est le cas, comment peut-elle le savoir ?
Plan de l’étude
—> Sur quoi peut bien reposer le fait que la raison appelle, ou exige, cette universalité (« toujours ») comme son attribut le plus essentiel ?
—>N’y a-t-il pas des écarts, ou du moins des distinctions à faire, entre cette exigence d’universalité et ce que la raison peut réaliser effectivement (par exemple en tant que sciences multiples) ?
—>Peut-on alors entendre que la raison humaine est quelque chose de fini qui certes peut avoir raison sans pour autant avoir toujours raison ?
Dans tous les cas, pour toute question concernant la raison, il faut dépasser la raison comme simple exigence d’universel, en montrant que la raison doit assumer ses failles, ses échecs, ses faiblesses ou ses excès, pour prétendre rester la raison et accomplir son rôle conducteur dans la destinée humaine.
I. Approfondissement problématique (analyse du sujet posé)
On peut relever une contradiction interne à « la raison » et peut-être même tout un essaim d’antinomies qui la traversent de façon dynamique. « Rien n’est plus conforme à la raison que le désaveu de la raison » dit Pascal. La raison parvient à se désavouer, se critiquer elle-même, mais sans se perdre. Elle peut se mettre en question, se remettre en cause, sans cesser d’être « la raison ».
On doit aussi distinguer entre la Raison et la raison : cad entre l’idéal des Lumières d’une raison toute puissante et la faculté humaine de raisonner.
Avoir tort, se désavouer, ne serait peut-être qu’une autre manière, pour la raison, d’avoir encore raison (malgré les excès et les défauts), et cette reconnaissance ne serait peut-être qu’une ruse pour mieux exercer son emprise, à travers le principe de raison : rien