La religion opium du peuple
(André Breton / 1896-1966 / Démasquez les physiciens, videz les laboratoires ! / 18 février 1958)
"C'est la force des dirigeants modernes d'avoir compris que la religion ayant cessé d'être l'opium du peuple, la loterie, fille du rêve et de la démocratie, qui pour un investissement modique promet l'égalité des chances, pouvait constituer une drogue de substitution."
(Philippe Bouvard / né en 1929 / Journal 1992-1996 / 1997)
"À un enfant qui meurt, et aux parents de cet enfant, ferez-vous, si la religion les console, l'éloge de l'athéisme ? Qu'on ne se méprenne pas : cela, à mon sens, ne prouve rien contre l'athéisme et beaucoup contre la religion. "L'âme d'un monde sans âme, disait Marx, l'esprit d'un monde sans esprit..." C'est la misère qui fait la religion, et c'est pourquoi celle-ci est misérable. Qui interdirait l'opium au mourant ? Et que sommes-nous d'autres, hors l'oubli ou le divertissement, que des mourants ?"
(André Comte-Sponville / né en 1952 / Une éducation philosophique / 1989)
"La religion n'est plus opium du peuple, mais la vitamine du faible."
(Régis Debray / né en 1940 / Critique de la raison politique ou l'inconscient religieux / 1981)
"Avec l'héroïne, à mon avis, cet homme [qui achète sa première dose] cherche Dieu comme tout le monde, mais un Dieu pour lui seul, comme tous les dieux.
Un Dieu banal, un Dieu pratique. C'est sa façon d'atteindre le sublime que de s'enfermer dans son linceul."
(Marguerite Duras / 1914-1996 / dans "Globe", octobre 1989)
"Rien ne prouve que vous [Dieu] ne soyez pas un petit éléphant rose né de ma gueule de bois métaphysique."
(Robert Escarpit / 1918-2000 / Lettre