La religion
Première partie. Comment peut-on définir la religion ? Pour définir la religion à partir du fait religieux, dans sa dimension historique, culturelle, on ne doit pas se borner à faire une description ou une collection des traits des religions existantes ou ayant existées. Il s’agit d’isoler ce qui est commun à l’ensemble des religions, ce qui vaut pour toutes. De la sorte, on aura saisi ce qui est le propre du fait religieux. Ce qui n’exclut pas d’emblée que les religions possèdent le monopole de ce qui définit le religieux ou la religiosité. Parmi l’ensemble des caractéristiques des religions, l’ensemble des choses auxquelles elles sont associées (la croyance en des forces surnaturelles, en des Dieux, en un Dieu, en l’immortalité…, les mythes, des discours sur les Dieux, le monde, l’âme, la morale et la politique…), il s’agit de savoir quels sont les éléments qui lui sont toujours associées, qui sont donc constitutifs de la religion comme telle, par opposition aux éléments qu’elles ne comportent pas toujours. Et, puisqu’on peut aussi parler de religions et de cultes en dehors des religions immédiatement reconnues comme telles, la question qui se pose est de savoir si cet emploi du terme religion est justifié lorsqu’il s’agit de religion sans dieu(x) ou s’il s’agit d’un usage illégitime, qu’une façon de parler, c’est-à-dire d’une transposition qui ne repose que sur une vague ressemblance I ) Le sacré. « Comme nous l'avons répété à plusieurs reprises, l'homme religieux assume un mode d'existence spécifique dans le monde, et, malgré le nombre considérable des formes historico-religieuses, ce mode spécifique est toujours reconnaissable. Quel que soit le contexte historique dans lequel il est plongé, l'homo religiosus croit toujours qu'il existe une réalité absolue, le sacré, qui transcende ce monde-ci, mais qui s'y manifeste et, de ce fait, le sanctifie et le rend réel. Il croit que la vie a