La rédaction des coutumes en France a-t-elle vraiment été un progrès ?
C’est une idée qui semble diverger de celle de Voltaire, que celui-ci expose dans son Dictionnaire philosophique. Sous le règne de Louis XV, vers 1771, la
France rencontre un appauvrissement irrésistible. À cette époque, le chancelier
Maupeou prend la place du duc de Choiseul qui se voit disgracié par le roi au motif qu’il soutenait le Parlement qui était alors en conflit avec la Cour. Maupeou, connu comme étant quelqu’un de corrompu, rancunier et malhabile, fit subir au Parlement un sort déplorable. En effet, c’est à l’issue d’un édit de sa main qui limita le pouvoir de remontrance du Parlement envers le roi et interdit son union aux Cours
Souveraines, qu’il forma le Parlement de son choix en le composant selon ses seuls souhaits, exilant et démettant de leurs charges les récalcitrants à ces consignes. Se faisant même surnommer le « Parlement Maupeou », sa composition le fit tourner en dérision. Dans cette même dynamique dégradante, l’abbé Terray, adjoint de Maupeou pour les finances, achevait de gaspiller les derniers bien publics et participait à la ruine de l’État. Avec le duc D’Aiguillon chargé des affaires étrangères qui complétant ce triumvirat, la France se trouvait alors plus discréditée que jamais. !
C’est aussi en 1771 que Voltaire, écrivain et philosophe notamment emblématique du mouvement des Lumières au XVIIIème siècle, aborde dans son ouvrage les coutumes, qu’il trouve tout aussi compliquées même une fois rédigée et ayant force de loi. Elles seraient impliquées dans le déclin de la loi, et ce du fait de leur nombre important, ainsi que celui non moins considérable des interprétations diverses et variées pouvant en découler, et enfin des différences de jurisprudence selon les régions.
D’après l’image que Voltaire donne de l’application des coutumes au
XVIIIème siècle, peut-on considérer que la rédaction des coutumes n’a finalement entraîné qu’un résultat