La réforme de la chambre des lords
« Cameron recule sur la réforme de la Chambre des Lords », tel est le titre d'un article du journal Le Monde, datant du 11 juillet 2012. Ce titre reflète bien l'éternelle difficulté pour le gouvernement britannique de réformer une institution vieille de plusieurs siècles. En effet, selon Philip Norton, expert du Parlement britannique, la Chambre des Lords, chambre haute du Parlement, remonte à la cour royale des XIIe et XIIIe siècles. Composée de responsables d'Eglise et de barons influents (les Lords), elle était convoquée par le Roi pour des fonctions de conseil et d'élaboration des lois. Jusqu'au XIXe siècle, la Chambre des Lords était une assemblée puissante qui avait une grande influence sur les membres de l'autre Chambre du Parlement, la Chambre des communes, dont de nombreux sièges étaient contrôlés à travers le patronage. La particularité de la Chambre des Lords était que ses membres, les pairs, était désignés par hérédité et n'avaient donc aucune légitimité démocratique. Il y a eu plusieurs tentatives de réforme à partir du XXème siècle mais sur le nombre de projets, peu ont vu le jour. En 1907, une commission suggère d'abolir l'hérédité des sièges et en 1918, il est proposé que les pairs soient élus par les députés mais ces propositions se font oublier lorsque la Première Guerre mondiale se déclenche. Aujourd'hui, après un siècle de tentatives réformistes, la question est toujours d'actualité. La Chambre des Lords a perdu son influence au profit de la Chambre des communes élue et les pairies héréditaires représentent une minorité mais la plupart des pairs sont quand même nommés à vie ce qui ne règle pas la question de la légitimité démocratique. Actuellement, seuls deux pays dans le monde ont une Chambre haute entièrement non élue : le Royaume-Uni et le Lesotho. C'est dire l'archaïsme de cette institution britannique qui n'a pas suivi le développement des conceptions modernes de démocratie et