A la fin de l’Ancien Régime, la société française est encore hiérarchisée en trois ordres : la noblesse, le clergé et le Tiers-Etat. Ce dernier regroupe les catégories populaires (paysans, petits commerçants, ouvriers…) qui représente 95% de la population. Pour autant, aucun privilège ne leur est attribué et tous doivent se soumettre aux injonctions des ordres supérieurs. Aussi l’ouverture des Etats Généraux le 5 mai 1789 leur permet de débuter un mouvement antinobiliaire contre les privilégiés. De plus, la proclamation du Tiers en Assemblée nationale le 17 juin 1789 est la consécration de leurs souhaits : il ne s’agit non pas d’opérer un renversement des pouvoirs mais bien plutôt de prendre part à la vie politique et d’instaurer le principe d’égalité pour tous. La question va donc être de savoir si la Révolution a permis aux catégories populaires de s’affirmer tant sur le plan politique que social mais aussi de cerner quelles ont été les éventuels avancées ou échecs. En somme, il est question de déterminer l’impact de la Révolution sur les catégories populaires.

Sous l’Ancien Régime, la politique ne concernait qu’un petit nombre de personnes. Seuls le milieu social et certaines distinctions du Roi permettaient de participer à la vie politique, les autres en étaient tout simplement exclus. Si la mise en place des cahiers de doléance a donné l’occasion au peuple de s’exprimer, les revendications n’étaient pas prises en compte : le souhait d’une constitution était régulièrement inscrit, pourtant il a fallu attendre l’action du Tiers pour qu’elle fasse son apparition en 1791. Avec la Révolution, la politique devient l’affaire de tous, d’où le nom de République (Res Publica : la chose commune). Le transfert d’une souveraineté unique et absolue à une souveraineté nationale s’opère. L’Etat s’engage par ailleurs à prendre beaucoup plus en considération le droit au bonheur de chaque individu et il est établi que l’Etat en est responsable : c’est à lui qu’il incombe